Soirée lumineuse et rafraîchissante en compagnie de Guy Bélanger

Eldorado fut lancé en novembre 2019, mais dû à tout le contexte actuel depuis plus d’un an, c’est aujourd’hui que l’harmoniste Guy Bélanger nous présente son tout premier spectacle à ce propos. Et quelle chance, nous avons eu ce 14 mai 2021 au Théâtre le petit Champlain de Québec d’être son premier auditoire.

Take a walk around the corner pour débuter ce récital avec une petite touche de guitare jazzée qui nous fait déjà se trémousser sur nos chaises. Et puis la pièce titre de son nouvel opus Eldorado… C’est un voyage, une brise de fraîcheur. Carving the wind, nous prouve que l’harmonica et la guitare peuvent s’accorder au même diapason et nous saisir d’une  »draft » d’énergie. Pour rendre hommage à l’un des plus grands producteurs de disques jazz/blues américain et fondateur du Dellmark records Label de Chicago Bob Koester qui est décédé cette semaine. Ainsi que Jimmy Johnson guitariste/chanteur Blues avec qui, il a eu le plaisir d’enregistrer 2 pièces à ce studio pour son cd Blues Turn, il nous divertit avec Last night.

L’un des moments touchants de cette prestation est sans aucun doute lorsqu’il nous raconte ses débuts dans les années 1970, où il fait la rencontre d’un certain Bob Walsh avec qui il a eu plusieurs belles collaborations musicales, et ce, depuis plus de quarante ans… De ses débuts à jouer au Nostradamus et Chateauteuil de Québec jusqu’aux plus grandes scènes de ce monde qu’il a partagées avec lui. Le cœur en émoi, il nous offre My dearest friend…. Nous sommes tous épris d’émotion car lui, il la vit sa musique. Il a les yeux brillants, la tête dans les nuages et les pensées aux vents… tout en faisant frémir son harmonica. Durant l’émouvant solo de guitare de Rob McDonald nous sommes tous plongés dans nos souvenirs à revivre des instants magiques que nous vivions avec une personne chère disparue…. Guy nous souffle des notes puissantes qui viennent nous chatouiller le cœur. C’est un moment de grande intensité émotionnelle, c’est sublime.

J’aime bien la danse que fait les doigts de Marc-André Drouin à la basse, remarquable sur la pièce Ganga qui nous révèle un petit rythme à saveur indienne. Et que dire de sa coordination magistrale à opérer à la fois le  » bass drum, la caisse claire et la basse. Chapeau !


Il nous interprète de manière désinvolte avec Rob à la guitare Essaouira de son album CrossRoads. Il passe quelques pièces d’Eldorado et quelques-unes de ses anciens albums. Et un rappel avec Bright side of the road de Van Morisson. Entre chaque chanson, avec sa timidité qu’on lui connaît et sa bouille charismatique, Guy nous raconte des petits bouts de sa vie avec humour.

Je connais bien Eldorado, puisque j’en ai fait la critique après plus d’une trentaine d’heures d’écoute… C’est savoureux. Et je me suis toujours demandé, comment fait Guy pour être à la fois un artiste si sensible, touchant et envoûtant ? Et d’avoir une maîtrise de main de maître à faire vibrer les anches par le souffle de ce petit instrument… Qui par le fait même nous transmet de si belles vibrations qui nous transpercent l’âme ? À mon humble avis, la réponse la plus plausible, c’est que quand LA PASSION t’habite… le dénouement n’est qu’un pur bonheur chargé d’émotion.

Ils nous ont offert une belle soirée lumineuse et rafraîchissante. Son palmarès musical est rempli de rythmes variés, de douceur, de voyage et d’amour… Marc-André, Rob et Guy, un immense merci pour ce somptueux moment d’évasion. ❤️

Nathalie Leblond BluesQuebec.com

Voici ma critique sur cet album https://bluesquebec.com/2020/08/03/eldorado-suivre-ses-reves-car-ils-connaissent-le-chemin/

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